Le transat a vu le jour sur les ponts des grands paquebots transatlantiques, dont il tire son nom en version abrégée. Deux inventions lancent ces navires transatlantiques : la machine à vapeur et l’hélice. Couplées, elles permettent des traversées rapides, car l’avancée des bateaux ne dépend plus du vent capricieux.
En 1838, le navire à vapeur Sirius, sous pavillon britannique, franchit pour la première fois l’Atlantique. Il faut alors une quinzaine de jours pour relier l’Europe à l’Amérique du Nord. À la fin du XIXe siècle, des milliers de passagers embarquent sur les paquebots transatlantiques depuis le port de Saint-Nazaire. Appelé "chaise de pont" à l’époque, le transat a été conçu pour permettre aux passagers de se délasser et  profiter du soleil sur le pont, durant leur long voyage. C’était donc une chaise semi-couchée faite en bois, cannée en rotin et munie d’accoudoirs et de repose pieds. On l’a construite pliable pour mieux la stocker car, sur ce type de navire, il fallait optimiser l’espace. À ses débuts, le transat était donc réservé à une élite, aux plus fortunés pouvant se payer une croisière. Ce n’est qu’après 1936, suite à la loi instaurant deux semaines de congés payés par an, créant l’avènement du tourisme intérieur de masse et des rushs vers la côte, que le transat se démocratisa. Il se multiplia sur les rivages en même temps que les premiers bains de mer. Le transat, que ce soit à la plage, au bord de la piscine, sur une terrasse ou dans son jardin, est avant tout dédié à la détente, il se doit donc d’être ergonomique, et pour cela des designers l’ont décliné dans des formes aussi variées que loufoques.
En arrivant sur les plages, le transat subit un relooking : du rotin, on passe à une solide toile en guise de dossier ; le châssis est fait en teck, en hêtre ou en acacia, et les accoudoirs ainsi que les reposes pieds disparaissent.