Depuis le mois de décembre, l'opérateur d'infrastructure Altitude Infra remet en état 36 armoires de fibre optique dégradées en Essonne afin de faire baisser le taux de panne. Utilisateurs débranchés au profit d’un nouvel abonné, déconnexions temporaires, difficultés de raccordement, armoires optiques dégradées… depuis des années de nombreux foyers de l’Essonne raccordés à la fibre optique souffrent de divers dysfonctionnements. L’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse) estime ainsi qu’environ 2% des réseaux du parc de lignes en fibre optique, majoritairement situés en Île-de-France, connaissent un taux de panne très supérieur à la moyenne. En Essonne, l’entreprise Altitude Infra mène depuis décembre un plan de remise en état de 70 (dont 36 en Essonne) points de mutualisation (aussi appelés armoires optiques), parmi les plus problématiques des anciens réseaux Covage qu’elle a repris en septembre 2021. « À ce jour, 23 de ces 36 points de mutualisation ont été remis à niveau », précise David Elfassy, vice-président d’Altitude Infra à Jean-Noël Barrot. Le ministre chargé de la Transition numérique et des Télécommunications est venu ce mardi 14 février 2023, à  Leuville-Sur-Orge faire le point sur l’état d’avancement des travaux. Menés sur trois territoires différents en Essonne (Cœur d’Essonne agglomération, une partie de l’agglomération Paris Saclay et une partie de l’agglomération Grand Paris Sud), ces remises en état d’armoires optiques seront achevées à la fin du deuxième trimestre. Toutefois, ces réparations ne suffisent pas toujours à garantir aux clients une connexion à la fibre optique sans dysfonctionnements dans un contexte ou les besoins pour les entreprises et pour les particuliers sont encore plus importants depuis la crise sanitaire du Covid-19. « À Saint-Michel-sur-Orge, une armoire qui a été remise à niveau récemment a déjà été dégradée », souligne Sophie Rigault, la maire de la ville et par ailleurs vice-présidente du Sipperec, un syndicat qui conseille et assiste les collectivités adhérentes dans les domaines des énergies et du numérique. « En tant qu’élus nous sommes démunis. Quand on demande des comptes après une dégradation, l’opérateur d’infrastructure et l’opérateur commercial s’accusent mutuellement », déplore Gilles Fraysse, le maire de Villiers-sur-Orge. Pour tenter de prévenir les dégradations, il a enchaîné les trois armoires optiques de sa commune. En vain, un technicien ayant préféré casser la chaîne avec une disqueuse plutôt que demander la clé à la mairie. Employés par des entreprises sous-traitantes pour le compte des grands opérateurs (SFR, Free, Orange et Bouygues Télécom), ces techniciens sont rémunérés à l’acte, c’est-à -dire au raccordement. Des conditions de travail qui selon Éric Braive, maire de Leuville-sur-Orge et président de Cœur d’Essonne agglomération, favorisent les dégradations. Si des avancées ont été notées grâce au renforcement des contrôles des interventions grâce à la mise en œuvre d’un outil de notification en temps réel et l’analyse automatique des comptes-rendus photo d’interventions, « la formation des techniciens n’avance pas assez vite », reconnaît Laure de la Raudiere, la présidente de l’Arcep. « Nous allons être exigeants vis-à -vis des opérateurs afin que les techniciens respectent les règles de l’art ainsi que les consignes de sécurité », ajoute-t-elle. « Avec l’Arcep, Nous avons sollicité des engagements forts de la part des opérateurs d’infrastructures et des opérateurs commerciaux », rappelle Jean-Noël Barrot. Outre la remise en état des infrastructures dégradées et le renforcement des contrôles, le ministre met en avant la mise en place de d’une labellisation des intervenants et des entreprises afin de valider les compétences des techniciens et prévenir les malfaçons. Ainsi si un technicien se rend coupable de malfaçons, il perdrait temporairement son label. Pour assurer la traçabilité, l’Arcep et le gouvernement ont également obtenu des représentants de la filière le partage des calendriers hebdomadaires d’intervention des techniciens des opérateurs commerciaux. Une inititive qui sera mise en place de manière progressive. Enfin, il reste au régulateur la possibilité de sanctionner les opérateurs. Alors qu’Orange a récemment entamé une démarche visant à contester le pouvoir de sanction de l’Arcep, sa présidente a affirmé ce mardi que « ce pouvoir de sanction sera utilisé à bon escient ». Par Thibaut FaussabryPublié le 14 Fév 23 à 17:24 Deux tiers des armoires concernées ont déjà été réhabilitées
Des élus impuissants
« La formation des techniciens n’avance pas assez vite »
Vers la création d’un label validant les compétences des techniciens
« Le pouvoir de sanction sera utilisé à bon escient »
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